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Le général Pétain et l'offensive victorieuse de La Malmaison

Envoyé par Francis Marche 
Il y a cent ans, fin octobre 1917 : Pétain, bon stratège, économe en vie humaine, obtenait une victoire décisive, après avoir fait inonder pendant quatre jours les positions allemandes qu'il visait de trois millions (!) d'obus.

Pétain paraît avoir été le seul grand chef de guerre français qui, en cette fin d'année 1917, ne fût pas unaninement honni par les Français, par ce peuple de France alors pris dans le train des événements jusqu'au bord de la mutinerie désespérée (par les désastres systématiques des offensives Nivelle, etc.).

Ce prestige et cette affection justifiés que le peuple de France accorda alors à Pétain, furent, cruelle ironie, par ce peuple payés au prix fort moins d'un quart de siècle plus tard.

C'est ainsi que la défaite de 1940 devait se compliquer bientôt d'une cruelle déception amoureuse éprouvée par tout un peuple qui, de la sorte, se trouva trahi au cube : par ses généraux faillis de 1940 comme par son héros supérieur qui s'avérait décevant, trouble et entêté, illisible.

On a vu bien des nations s'abîmer à tout jamais pour moins que ça.

Le redressement gaulliste qui vint plus tard fait l'effet d'un mirage, d'une illusion née et morte dans l'oeuf, redressement tout entièrement accompli dans le spectacle et la volonté symbolique, comme simagrées, ou cérémonie magique et vaine qui se fût tenue au-dessus du cadavre putréfié d'une nation.

[centenaire.org]
De mes souvenirs d'écolier:

Les USA entrent en guerre en 1917 alors que, côté français, la guerre a épuisé tout le stock des généraux: les uns après les autres, ils se sont montrés incapables de trouver une solution. Le choix sur porte alors sur Pétain, non parce qu'il est un bon stratège, mais parce qu'il est inconnu. Et comme la guerre reprend avec des forces neuves venues d'Outre Atlantique, il va bientôt falloir remotiver les troupes françaises avant que de les remettre en mouvement.

En réalité, Pétain n'est le sauveur de Verdun que parce que le front s'est déplacé vers le Nord, grâce à l'offensive Britannique. Pétain était le dernier des généraux à être intervenu. Il est donc devenu le sauveur de la France. Si ça avait été Foch, c'est Foch qu'on aurait encensé.

Par ailleurs, comme je l'ai noté sur un autre fil, il y a cette observation de Léon Werth sur l'état d'esprit de Pétain, qui me parait assez près du personnage:
« Il me revient sur Pétain une anecdote, qui, si je m’en étais souvenu plus tôt, m’eût épargné beaucoup d’inutile psychologie. Peu d’années après la guerre de 14, le sculpteur Brasseur avait eu la commande d’un monument commémoratif pour je ne sais quelle ville du Nord. On en montra la maquette à Pétain : un groupe de soldats et un officier. « C’est beau, dit-il, mais il faut faire l’officier plus grand que les hommes.» »
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