Editorial n°3.
Madagascar again
Courrier
Le Parti de l'In-nocence (qui n'existe pas) se réjouit de
constater sa forte influence sur les décisions gouvernementales
: nos lecteurs l'auront observé avec plaisir, le précédent
éditorial n'était pas plus tôt placardé
ici que déjà M. de Villepin, affolé, se précipitait
dans le premier avion en partance pour Madagascar, afin d'apporter
là-bas -légèrement penaud, suppose-t-on- la tardive
reconnaissance de la France à M. le président Ravalomanana.
Puisque M. le ministre des Affaires étrangères témoigne
qu'il est si fort à l'écoute de nos suggestions, nous
nous permettrons de lui recommander, dans la foulée, de changer
de tailleur. Même le ministre allemand des Affaires étrangères
-lequel y met il est vrai une application fâcheuse- est mieux
habillé que lui : cela pourrait finir par devenir vexant.
Néanmoins les rumeurs selon lesquelles toute la politique étrangère
de la France est fomentée dans les cercles sensistes proches
de notre Parti (qui n'existe pas) sont tout à fait prématurées,
ainsi qu'il n'apparaîtra que trop vite, certainement.
« Cher Monsieur,
« à propos de votre Parti : surtout, par pitié,
ne changez pas le nom ! C'est tellement beau, Parti de l'In-nocence
! Je sais bien, tout le monde va ricaner... Mais vraiment, c'est trop
beau pour être vrai.
« "Parti Critique" ?!, etc. Quelle déprime !
(Pour moi son nom est aussi important que son programme...) »
(...)
(lettre privée)
(...)
« Tout va trop vite, en effet. Je viens de m'apercevoir que RC
avait encore sévi d'un deuxième éditorial que vous
pourrez trouver ou vous savez. Aussi incrédibeule que cela puisse
paraître, la tournure des événements commence à
m'enchanter, et je finis par me demander si RC ne devrait pas plutôt
fonder un journal, non de bord cette fois-ci, mais de bord politique,
ou apolitique (ce qui ne veut rien dire ou très difficilement).
« Le ton des éditoriaux, en fait d'articles engagés,
est tout à fait celui de ce que devrait être un journal
politique de qualité, c'est-à-dire où la langue
a encore sa place, où l'auto-censure est censurée.
« Reste un problème d'étiquette. Parti de l'in-nocence,
ça sonne Marie-Chantal, on ne peut plus en effet. Parti de l'Etranger,
ça fait un peu pompé sur Camus, mais l'autre, l'Albert,
et cela prêterait à confusion, je pense. » (...)
("Steevy du Loft", Site
de la société des lecteurs de Renaud Camus)
(...)
« Mais là où Microsoft et son "Grammaire et
orthographe" demeurent irremplaçables, c'est lorsqu'ils
suggèrent des substituts aux mots que leur dictionnaire ignore.
Ainsi de l'illustre "Raffarin" : on nous offre le choix entre
"raffiné" et "raffermi", tout un programme
! Raymond ne les effarouche pas, mais Barre, oui, "tige ou poutrelle
métallique", êtes vous sûrs qu'il y faille une
majuscule ? On finit par tomber (et c'est là que je voulais en
venir) sur "marie-chantalisme". Et là, je vous le donne
en mille, je vous le donne en cent, que nous suggère-t-on ? "MARXISME-LENINISME
". C'est pas beau ça ?
(MTL, Site de
la société des lecteurs de Renaud Camus)