M'enfin, je vous ai pourtant bien expliqué que notre âme veuve était bonne à prendre. Une veuve est souvent un
bon parti. Dieu, généralement, n'y résiste pas.
Si tout ce qui
est touche Dieu (comme premier participant à l'essence, rien ne saurait le laisser indifférent), son amour universel n'exclut ni la discrimination des maux ni la hiérarchisation des priorités. Il prend parti, comme nous (supposés à son image) en optant, dans la forêt des manifestations ontiques, entre objets méritant Sa miséricorde et à la mesure des nécessités stratégiques (libérer le royaume de France de l'occupant est une stratégie bonne, car économe de souffrances futures et potentielles).
Non seulement Il prend parti mais il tient, à sa façon (très long terme, éternité, etc.) une comptabilité rigoureuse. La piété catholique populaire, paysanne, comptable, avait du bon. Lucifer étant un redoutable expert-comptable (le sort, généralement, par le truchement des rétributions, n'est guère autre chose qu'un produit comptable), les croyants doivent lui faire pendant avec des arguments trempés du plus méchant calcul.
L'épée, très souvent, n'est qu'un pieux ascenseur vers le jugement dernier, très nécessaire. Poutine avait dit cela très bien, je crois :
je ne juge pas les terroristes, seul Dieu le peut. Mon rôle se limite à les dépêcher à son tribunal.
Si Dieu juge, bien sûr qu'il prend parti.