Iel

«Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être #iel, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être #iel. »
#Robert Camus

Peut-être faudrait-il lancer un appel à boycotter l'achat de la toute dernière édition du Robert ? Ce pourrait être un bon point de départ pour revenir, en ces lieux incomparables, à l'essentiel. Parce que deviser à l'infini de virus, de vaccin et de morts de l'un ou de l'autre, cela sur un forum initié par Renaud Camus et qui est censé porter la marque idéelle, littéraire et doctrinale de son œuvre, laquelle lui vaut de nouveau mille tourments, commence un peu à jurer, à bien faire, je trouve.

L'"essentiel" ? D'un point de vue strictement fonctionnel, il est ce qui permet d'emplir la vacuité des choses, peu importe le matériau, le bourratif utilisé. Or il est incontestable que se sentir mal occupe : souffrant on ne s'ennuie pas une seconde. Qui plus est quand on est en souffrance de souffrance, ce qui permet d'éviter le côté physiquement désagréable de la chose, quand la menace d'une si belle catastrophe planétaire devient si virtuellement palpable qu'on entendrait la pestilence bruisser autour de vous : le virus et tout ce qui s'y rapporte constituent un divertissement du tonnerre, absolument passionnant, pas étonnant qu'on soit prêt à s'étriper là-dessus...

Revenir à l'essentiel ou bien à l'essence iel ?

Une défense drôlement bien articulée, intelligible, de l'usage de la nouvelle chose : «Que l'on dise que potentiellement, on peut dire 'iel', parce que ça vient enrichir la langue et c'est un pronom neutre, pourquoi c'est si choquant?»

Ainsi sexprimait, hier, devant la représentation nationale, la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. (Source : Le Figaro)